Nous quittons Cañas ce matin, petite ville agréable et typique où il nous aura été agréable de passer une nuit, non sans jeter un dernier regard sur la belle église qui trône au milieu de la place centrale.
Si la route est goudronnée jusqu'à Tilarán, elle se transforme ensuite en un chemin rempli de pierres et de nids de poule qui mène, 42 km et de nombreuses bosses plus tard, à la petite ville de Santa Elena, porte d'entrée des réserves nuageuses de Monteverde et de Santa Elena. Un trajet épique dont nous nous souviendrons longtemps, tant pour les secousses que pour la beauté des paysages verdoyants qu'il nous révèle.
Le contraste en arrivant à Santa Elena est surprenant : d'un côté une route non goudronnée et complètement isolée pour accéder à cet endroit, de l'autre une petite ville très développée où semblent s'être donné rendez-vous tous les touristes du Costa Rica. Etrange, nous ne nous attendions sûrement pas à trouver autant de monde et d'infrastructures ici !
Après nous être installés dans une petite auberge, nous décidons de nous éloigner de la civilisation (pas bien difficile ici, ça c'est génial !) en rejoignant la cascade San Luis. La route défoncée offre des panoramas magnifiques sur les montagnes et même le Pacifique au loin... Et il nous faut traverser quelques petites rivières pour passer, vive le 4x4 !
Nous entamons une marche d'une heure en forêt, dans un environnement humide et verdoyant, un petit moment d'évasion dans la nature...
Nos pas nous mènent à une immense chute d'eau, belle et sauvage. Peu de monde ici, un lieu paisible et reposant, dommage que l'eau soit vraiment trop fraîche pour faire trempette !
Il fait de plus en plus frais au retour, normal puisque l'on est en altitude ici. Quelques voyageurs sont venus jusqu'ici à pied et peinent à la remontée (presque une dizaine de kilomètres quand même...), ça nous rappelle bien des souvenirs de galères... Ayant trop souvent ragés de voir passer les voitures sans s'arrêter, c'est avec plaisir que nous nous transformons en taxi collectif, pour une fois que nous avons une voiture !!!
Il est encore tôt, nous nous inscrivons pour une marche nocturne d'observation de la faune au Bosque Eterno de los Ninos (jardin éternel des enfants, nom évocateur !). Apparemment les oiseaux seraient plus facilement observables ici la nuit que dans les forêts nuageuses de Santa Elena ou Monteverde car le sentier est plus dégagé.
Nous sommes peu nombreux et la marche de 2 heures reste agréable même si nous ne voyons que peu d'animaux. Quelques petits mammifères étonnants, un porc-épic au sommet d'un arbre mais très lointain et difficile à apercevoir, un beau scorpion et une immense tarentule cachée au fond de sa tanière. A part cela, les animaux se font rares et les explications du guide sur la nature nous semblent plutôt banales. Heureusement nous pouvons également observer quelques oiseaux qui dorment la tête repliée dans leur plume et restent complètement immobiles malgré nos lumières. Ils sont facilement visibles la nuit et nous retiendrons longtemps la belle couleur verte, en particulier, d'un toucanet. Au final, nous retenons tout de même que cette balade n'est vraiment pas incontournable !
Mais si nous sommes venus jusqu'ici c'est avant tout pour découvrir les forêts nuageuses. On en dénombre deux, celle de Monteverde et celle de Santa Elena, qui proposent un écosystème similaire. Nous choisissons ce matin d'aller marcher sur les sentiers de cette dernière, beaucoup moins touristique, espérant ainsi croiser moins de monde sur les sentiers. Encore un trajet de quelques kilomètres en 4x4 plus que cahotique pour accéder à l'entrée de cette réserve !
Le plus long sentier s'étend sur cinq kilomètres, c'est parti. L'environnement est magnifique ici et particulièrement envoûtant, on a presque l'impression d'entendre respirer la forêt... La présence de nombreuses mousses et d'arbres feuillus de taille démesurée et l'humidité permanente qui règne ici ne sont pas sans rappeler les forêts ensorcelantes de Merlin l'Enchanteur.
Nous nous sentons minuscules ici et nous faisons le plus discret possible pour ne pas rompre le charme qui règne dans cette forêt silencieuse. Restant de longs moments immobiles, nous scruttons les arbres à la recherche de petits mammifères, paresseux ou singes, mais ce sont surtout des oiseaux que nous observons, souvent d'un beau bleu, rouge ou jaune vif qui tranche parmi la verdure.
Les chemins sont très peu empruntés, ouf ! Au détour d'un virage, une vue magnifique sur le volcan Arenal et son sommet en constante activité perdu dans les nuages s'offre à nous. Nous sommes davantage impatients encore de nous approcher de ce monstre dans les jours qui viennent... En attendant, le lieu est idéal pour pique-niquer.
Déjà bientôt quatre heures que nous sommes dans cette forêt, la fin du sentier approche. Mais de belles rencontres nous attendent encore près de l'accueil où sont disposées quelques mangeoires dans lesquelles viennent se ravitailler des colibris verts ou bleus tous plus éclatants de couleurs les uns que les autres. Leurs ailes qu'ils agitent en permanence semblent plus fines que du papier et prêtes à se rompre à chaque battement...
Mais la plus belle surprise de cette journée reste à venir, elle se trouve sur le chemin du retour. Quelqu'un au bord de la route nous fait signe de nous arrêter, nous pensons qu'il a peut-être remarqué un singe ou un paresseux. Mais, mieux que cela encore, c'est une femelle quetzal que nous apercevons distinctement parmi les branches ! Ces oiseaux, symboles du Guatemala, sont magnifiques et mythiques en raison de leur rareté et de la difficulté à les observer ; certains passent des journées entières à les chercher. Il y a quelques années, des guides, harcelés par des touristes déçus qui voulaient absolument voir cet oiseau, sont même allés jusqu'à mettre un faux quetzal dans un arbre. Les touristes étaient ravis, les pourboires grimpaient en flèche, mais c'était sans compter sur l'acharnement de certains qui, retournant sur les lieux seuls par la suite, ce sont rendus compte, heureusement, de la supercherie !
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En tout cas, la femelle que nous observons est quant à elle bien réelle et d'une belle couleur rouge et bleu. Si, à l'inverse du mâle que nous apercevons très brièvement, elle ne possède pas le bec orange ni la longue queue fréquemment associée à cet oiseau, elle n'en reste pas moins très belle ; une rencontre inattendue qui illumine notre journée !
Oliv profite de la fin de l'après-midi pour visiter le serpentarium. A défaut de les observer dans la nature pour le moment, voici quelques espèces des environs...
Puis la soirée se passe tranquillement, calmement, nous profitons de la cuisine commune à disposition à l'hôtel. S'il y a bien d'autres activités à pratiquer ici (circuits canopy à foison, marches...) pour notre part nous décidons de poursuivre notre route en direction du volcan Arenal demain.