Réveil matinal pour prendre le bus et arriver de bonne heure à l'agence de location de Libéria où nous attend la voiture que nous avons loué pour huit jours. Bonne nouvelle, la petite voiture que nous avions réservé par internet n'étant pas disponible, l'agence nous propose un 4x4 pour le même prix, ce qui va bien nous aider vu l'état des routes dans ce pays...
Au programme de la journée, la visite du parc national Palo Verde, parc situé aux environs de Bagages. Nous prenons la route et effectuons un crochet jusqu'à Canas pour réserver un hôtel et y déposer nos bagages (mieux vaut ne rien laisser de visible dans la voiture ici) avant de revenir sur nos pas. A Bagages, la route cède la place à un chemin de terre bien cabossé et caillouteux (vive le 4x4 !) qui nous mène, après 30 km cahotiques, à l'entrée du parc.
Les paysages sont très secs en cette saison mais le parc comprend une multitude de milieux naturels différents (mangroves, marais, lacs, prairies, différentes sortes de forêts...) et l'eau est donc présente en certains endroits, attirant de ce fait la plus grande concentration d'oiseaux aquatiques d'Amérique Centrale. Depuis le premier mirador (2 km de marche aller-retour), la vue sur la lagune en contrebas nous promet d'ores et déjà de belles observations.
Et effectivement, lorsque nous rejoignons le marais en voiture et grimpons au sommet d'une tourelle, c'est plusieurs centaines d'oiseaux que nous observons. Hérons, cigognes, spatules, aigrettes, ibis, grèbes, canards... près de 300 espèces d'oiseaux ont été recensées ici !
Avoir un 4x4 (ou une voiture) est un plus incontestable pour visiter le parc, cela nous donne une liberté appréciable et l'opportunité de rejoindre facilement différents lieux qui s'avèreraient difficilement accessibles à pied. Nous nous enfonçons lentement dans la forêt, guettant les animaux et les bruits dans les arbres et sommes récompensés lorsque nous distinguons, au sommet des arbres, ce qui ressemble à des singes... En regardant attentivement, on constate qu'ils sont des dizaines (dont de nombreux bébés) à évoluer au dessus de nos têtes, sautant de branches en branches et nous détaillant.
Nous les suivons à pied sur plusieurs centaines de mètres, qu'ils sont rapides ! Les singes hurleurs, noirs, sont les plus impressionnants en taille et en poids, alors que les singes araignées, plus nombreux, semblent plus frêles. Tranquilles, les petits jouent, se chamaillent, se pendent par la queue, nous observent ou grigrottent en partie des fruits qu'ils jettent ensuite au sol, semblant nous viser malicieusement. Ils sont vraiment nombreux et facile à repérer, nous en croiserons plusieurs dizaines dans la journée !
Ce parc, apparemment peu visité, est un vrai bonheur pour observer les animaux et nous sommes enchantés de découvrir, une fois arrivés en 4x4 au bout du chemin, une rivière entourée de belles mangroves. Nous négocions avec un des gardes du parc qui accepte, bien que nous n'ayons pas réservé, de nous emmener une heure sur la rivière en lancha. La lumière est splendide, les lieux complètement calmes et paisibles, une belle surprise que cette promenade !
Sur les rives et dans les arbres, des iguanes aux teintes vertes ou orangées, difficilement visibles lorsqu'ils sont immobiles,
se prélassent au soleil, certains atteignant une taille impressionnante.
Et que d'oiseaux tous plus colorés les uns que les autres, jaunes, rosés, rouges... Notre guide à l'oeil pour repérer les animaux et nous donne le nom de chaque espèce et plein d'informations intéressantes, une mine d'or !
Plus que tout autre animal, ce sont les crocodiles qui nous impressionnent le plus. Nous en comptons une petite dizaine allongés sur les rives, immobiles et pouvant mesurer jusqu'à plusieurs mètres de longueur. Lorsque nous approchons (parfois à deux mètres seulement) ils se mettent en mouvement brusquement et s'éloignent agilement, s'enfonçant petit à petit jusqu'à disparaitre complètement sous l'eau. Après quelques secondes, seuls le haut de leur tête et leurs yeux oranges lançant des regards perçants dépassent alors de l'eau, à vous glacer d'effroi ! Difficile de ne pas s'inquiéter à l'idée (peu probable pourtant) qu'ils pourraient surgir brusquement à proximité du bateau...
Après avoir remercié chaleureusement notre guide, nous repartons enchantés par la faune que nous avons pu observer ici. Le soleil décline doucement, nous nous arrêtons une dernière fois près des marais où les oiseaux volent dans une sérénité absolue. Entre septembre et mars ils sont extrêmement nombreux à migrer ici et le moment est alors idéal pour les contempler.
Mais il est tant de repartir et de rejoindre Canas si nous ne voulons pas parcourir le chemin cahotique du retour de nuit.