Après 300km et 7 heures de bus (et la découverte des mets campagnards incongrus lors des pauses pipi) depuis Phnom Penh, on arrive à Siem Reap, ville moyenne et porte d'entrée du site d'Angkor.
Combien de fois n’avions nous imaginé ces majestueux temples, ces ruines cachées, ces 400 km² de chefs d’œuvre avant d’avoir la chance de les approcher ! Pierre Loti parle de ce site comme d’une "basilique fantôme, immense et imprécise, ensevelie sous la foret tropicale". On peut y entendre, selon Elie Faure "cette musique sculptée qui nous révèle, après dix siècles, le rythme lent et ondoyant de la danse des apsaras".
Le site d’Angkor (qui signifie capitale en khmer) fut construit entre le 9e et le 14e siècle, pour qu’y résident les dieux... Et on peut supposer que le site est à la hauteur des espérances divines !!!!
Pour le visiter, on peut louer un vélo mais vu les distances, mieux vaut louer un tuk tuk et son chauffeur pour environ 10 $ la journée. Beaucoup de jeunes proposent leurs services et sont ravis lorsque vous restez plusieurs jours avec eux, car ils ont peu de clients. Le chauffeur connaît le site par cœur et vous attend devant les temples. Trois possibilités de visites : un forfait d’une journée pour visiter les incontournables (Angkor Wat, le Bayon et Ta Phrom notamment), de trois jours pour visiter plus en détail à peu près tous les temples "intéressants", ou de 5 jours pour les accros.
En trois jours, nous avons eu largement le temps de visiter tranquillement tous les temples les plus importants (réunis au sein du "petit" et du "grand" circuits) et d’autres situés dans la jungle, à plus de 40 km (mais c’est sûr, on a pas fait les 287 !!!)
Dans une étouffante chaleur et avec "bizarrement" et relativement peu de visiteurs, nous avons vécu trois jours d’extase… À admirer des chefs d’œuvre architecturaux, des temples perdus dans la jungle où la nature (notamment à Ta Phrom) se mélange aux pierres quand les arbres appelés fromagers coulent sur celles-ci, ajoutant au romantisme, à la magie se dégageant de l’endroit ; à admirer la perfection d’Angkor Wat, temple montagne dédié à Vishnou, un dieu hindou, avec ses murs d’enceinte de 1025 sur 800 mètres, ses sculptures et bas reliefs représentant, sur des centaines de mètres, la vie de l’époque, des dieux...
Trois jours à profiter de vues majestueuses ; à découvrir l’arche sublime de 23 mètres de haut, surmontée de ce personnage à 4 visages tant réputé qui domine la porte sud donnant accès à la cité d’Angkor Thom ; à s’aventurer au sein du mystérieux Bayon (qui signifie montagne magique), immense pyramide à trois niveaux, labyrinthe où l’on aime se perdre pour mieux découvrir, au hasard des couloirs, les secrets des 10000 personnages qui constituent les bas reliefs...
Il est étonnant de constater que des Cambodgiens vivent, pauvrement, au sein même du site (l'entrée est d'ailleurs gratuite pour tous les Cambodgiens). Pour aller au Banteay Srei, autre temple mythique, il faut traverser des campagnes où l’on peut observer de belles tranches de vie cambodgienne.
Rajoutez 20 km à moto sur des pistes en terre, et vous voilà à la rivière aux mille lingas de Kbal Spean. Dans ce site enfoui dans une nature magnifique, océan de fraîcheur, on rencontre des dizaines de papillons et des lingas, sculptés dans le lit de la rivière afin de bénir les eaux avant qu’elles n’atteignent la cité royale. Belle étape, loin des touristes, sous le signe de la nature et du calme.
Il faudrait des pages et des pages pour décrire tous les temples visités, tous les sentiments éprouvés devant la perfection, le mystère ou la magie se dégageant des temples, tant d’admiration enfin et de respect pour ses vies passées à bâtir et construire…
Les mots nous manquent pour exprimer les merveilles et les sentiments éprouvés durant ces trois jours, alors un seul conseil, allez-y !!!!!