Nous quittons San Francisco en direction du Sud, ayant prevu de rejoindre Los Angeles demain soir (a environ 700 km) en longeant toute la cote Californienne le long de la magnifique Highway 01. Nous preferons cette route, qui longe dans un premier temps la peninsule dont San Francisco occupe la pointe, a celle traversant les terres et la Silicon Valley, vaste plaine abritant les societes informatiques de pointe.
La brume nous poursuit mais nous apercevons, en contrebas des rochers, les plages splendides, les vagues gigantesques qu'affrontent les nombreux surfeurs, la vegetation tres verte et les arbres courbes par les vents violents qui sevissent frequemment ici et les figent parfois a l'horizontale.
Le temps se degage et nous prenons alors davantage conscience de la beaute des plages Californiennes, desertees en cette saison, uniquement survolees par de nombreuses mouettes et quelques goelands. Les baleines grises seront de retour entre decembre et janvier (etape au cours de leur periple annuel de 10000 km), venant s'abriter ici, dans les eaux protegees des lagons du golfe de Californie.
A defaut d'apercevoir les baleines, nous nous rendons a l'Ano Nuevo State Reserve (situee a 8 km au Sud de Pigeon Point) et partons pour une agreable marche (6 km et demi) a la rencontre d'une colonie d'elephants de mer.
La marche en front de mer est splendide et nous conduit a une longue plage ou, ravis, nous pouvons observer, dans ce lieu preserve et sauvage, ces enormes mammiferes et quelques lions de mer. Ces animaux inhabituels evoluent devant nous en emettant des bruits etranges recouverts par le bruit des vagues fracassant les rochers... Nous restons absorbes et fascines par le spectacle qu'ils nous offrent et ne les quittons que lorsque le soleil decline.
Nous nous arretons pour la nuit a Monterey. Le lendemain matin le soleil est au rendez-vous, nous repartons sur la Highway 01, route reputee, notamment entre Monterey et San Obispo, pour etre la plus belle de Californie.
Belle, c'est peu dire !!! Cette route longe, sur plusieurs dizaines de kilometre, un littoral completement sauvage et paradisiaque. Reelement... Nous nous arretons tous les 100m pour admirer les panoramas saisissant, nous impregner des odeurs de la mer, profiter de la fraicheur du vent et admirer les dizaines de criques qui nous semblent toujours plus belles...
Il n'y a rien en bord de route, cette absence d'infrasatructures touristiques est bien appreciable, nous sommes regeneres de constater qu'il existe encore de larges parcelles de territoire, comme ici, belles et bien vierges... On y trouve seulement la nature dans ce qu'elle offre de plus beau, les couleurs incroyables de la mer et de la vegetation, les plages desertes, quelques oiseaux, les enormes vagues et les hautes falaises qui surplombent les cotes et y tombent a pic...
Cette route s'avere sinueuse et demande beaucoup de temps, mais c'est la tout le plaisir, s'arreter encore et encore pour profiter des decors et de l'atmosphere. Elle nous donne l'occasion de quitter le monde civilise et de passer une journee qui restera l'un de nos plus beaux souvenirs aux Etats-Unis !
Nous traversons Big Sur, toute petite localite mais avant tout une zone geographique, la plus belle partie de littoral peut-etre. Peu apres nous nous arretons (entre autres lieux !) au Julia Pfeiffer Burns State Park et empruntons un chemin qui nous emmene a une petite plage... parfaite ! Le paradis sur terre, un lieu isole (inaccessible malheureusement), une toute petite crique a la beaute sauvage, dans laquelle tombe directement une chute d'eau de 15m de haut.
On grave cette image... avant de repartir sur cette route longeant d´autres plages tout aussi superbes jusqu´a ce que nous apercevions, se prelassant sur le sable au Nord d'Hearst Castle, une colonnie d'enormes elephants de mer.
Nous pouvons davantage les approcher ici qu'hier. La plupart dorment, allant parfois se baigner ou avancant difficilement pendant que les jeunes males s'affrontent deux a deux. Ils se redressent sur leurs pattes avant, se mettent face a face, se jaugent puis s'attaquent, se mordent et se lancent dans un corps a corps agressif.
Il s'agit des jeunes et des animaux de un an qui, entre novembre et decembre, reviennent s'installer sur cette plage qu'ils ont quitte plus tot dans l'annee. Seuls les males dominants, ceux sortant vainqueurs des combats, pourront se constituer un harem. Les femelles, pretes a mettre bas, arriveront entre decembre et fevrier et, un mois apres les naissances, s'accoupleront avec eux. Vers mars, elles abandonneront leurs petits qui, eux, ne repartiront qu'en avril, apres avoir jeunes puis appris, seuls, a se nourrir.
Le spectacle de ces animaux evoluant sur la plage et se battant dans les vagues est magnifique, nous restons longtemps, prolongeant le moment, appreciant la nature et l'air frais avant de retourner en ville.
Mais il se fait tard, le jour tombe et nous avons parcouru peu de kilometres depuis hier, preferant profiter du soleil et nous attarder dans ces lieux superbes. Nous roulons donc de longues heures dans la nuit, repassant dans nos tetes toutes les nouvelles images que nous a offert la Californie, et arrivons a Los Angeles (pres de Disneyland ) vers 21h, alors que le bruit des vagues fracassantes resonne encore dans nos oreilles...