La route des Nuages (de San Antonio à Salta)

Une nuit de vrai sommeil, un luxe malgré le réveil difficile dû aux bleus (et non, on a pas fait semblant...) et courbatures bien prévisibles après les efforts de ces derniers jours. Nous découvrons un peu plus San Antonio de las Cobres, petite ville plutôt triste, très grise, pauvre et authentique.



Nous y trouvons une laverie pour la voiture, enfin plus exactement quelqu'un qui possède un carsher et un aspirateur et à qui, vu l'ampleur de la tâche, nous proposons le double du tarif, ça mérite bien cela ! C'est beaucoup mieux mais maintenant qu'elle est propre l'énorme coup qu'elle a reçue (soulever une voiture des quatres côtés à la barre à mine pour dégager les roues, c'est risqué...) se voit comme le nez au milieu de la figure, impossible que le loueur passe à côté. Plus qu'à espérer que nous nous en tirerons pour pas trop cher...

Allez, oublions ça jusqu'à ce soir et direction le viaduc de La Polvorilla en compagnie de Victor, un gamin que nous avons pris en stop alors qu'il s'apprêtait à marcher 20km en montagne pour rejoindre sa maison. Ce viaduc, haut de 65m et long de plus de 2400m, se situe à 4200m d'altitude, notre record pour le moment ! Mais à part cela, il n'a rien de bien spécial...



La route nationale 51qui mène de Salta à San Antonio de los Cobres est surnommée la route des nuages puisqu'en l'empruntant on grimpe petit à petit vers ces derniers, passant de 1200m d'altitude à près de 4200m, tout cela en seulement trois ou quatre heures de route ! Quand à nous, c'est dans le sens de la descente que nous l'emprunterons, slalomant parmi les cactus, les lamas et les montagnes aux cimes dépassant les 6000m d'altitude.



La route alterne des passages goudronnés ou en terre mais est au final bien plus praticable que d'autres que nous avons empruntées. Ne rendant pas la voiture avant 20h ce soir, nous prenons tout notre temps pour profiter des paysages, pique-niquer et nous arrêter vers les églises ou les cimetières toujours isolés et très colorés.



Le passage le plus impressionnant est certainement la quebrada del Toro, une vallée étroite où d'un coup vous vous retrouvez entouré par des roches aux couleurs hallucinantes...



A force de virages nous sommes déjà bien descendus en altitude, les premiers nuages apparaîssent au loin. Parfois nous croisons quelques ponts et viaducs et traversons les rails du "train des nuages", célèbre train qui effectue le même trajet mais en traversant plus de 20 ponts et encore plus de tunnels. Il aura fallu 27 ans aux mineurs pour construire cette ligne de chemin de fer au début du vingtième siècle ! Mais la voiture a pour avantage de permettre plus de liberté et d'arrêts, et c'est quand même plus rapide !



Les aqueducs et beaux paysages se retrouvent bientôt complètement perdus dans les nuages, fini le soleil et la chaleur dont nous avons profité sans discontinuer pendant neuf jours...



Et retour à Salta et à la galère pour circuler d'autant que tout les hôtels sont complets. Quelqu'un nous explique que la présidente vient demain à Salta pour célébrer le 25 mai (la fête de la Patrie, commémoration de la révolution de mai 1810), il y a donc foule. Après plus d'une heure de recherche, nous trouvons enfin une chambre (la dernière) dont les prix restent abordables, ouf ! Reste l'épreuve de la voiture et, évidemment, le loueur s'aperçoit des dégâts (sûrement une "énorme pierre" dit-il d'un air sceptique, nous ne le contredirons pas, des fois mieux vaut se taire...) et nous demande de revenir lundi pour régler ça, une fois qu'il aura fait faire un devis des réparations.