Les dernières images de la péninsule d'Osa s´envolent lorsque la lancha nous dépose ce matin à Sierpe et laissent la place à une journée que nous passerons en grande partie dans les bus. Non pas que les distances soient importantes pour rejoindre Quepos (ville située à proximité du parc Manuel Antonio), mais il n'existe pas de bus direct et, les horaires ne coincïdant pas, nous devrons attendre deux heures à Palmar Norte puis deux autres heures à Dominical. S'en suivent deux heures de plus pour parcourir 40 km tant la route est défoncée... Avec tout ça, il est 20h lorsque nous arrivons enfin, ayant eu toute la journée pour discuter de pas mal de changements dans notre itinéraire au Brésil.
Quepos est une ville très touristique, plutôt agréable et, atout majeur, située à quelques kilomètres seulement du parc Manuel Antonio, l'un des plus petits parcs du pays mais aussi l'un des plus réputés et visités. De nombreux bus, empruntant une belle route bordée de végétation dense, font continuellement la navette entre les deux lieux, mais nous choisissons de rester dormir à Quepos.
Neuf heures le lendemain matin, nous voilà à l'entrée du parc et force est de constater que nous sommes loin d'être seuls ! Les touristes sont très nombreux et il est vrai que cela atténue un peu le côté nature du parc ; les singes, par exemple, étant la cible constante de dizaines d'appareils photos... Nous traversons le petit village de Quepos, situé justa à l'orée du parc et bordé par une plage bien moins belle que celles qui nous verront plus loin, et pénétrons dans le parc.
Il n'empêche que le parc est sublime et les plages réellement magnifiques, notamment celle de Manuel Antonio qui, adossée à la jungle tropicale, se compose de sable blanc et d'une eau transparente...
Ajoutez à cela de nombreuses marches qu'il est possible d'effectuer dans la forêt tout en observant quelques animaux, et vous comprendrez les raisons du succès de ce parc. Vraiment, le lieu est très beau et il serait dommage de s'en priver.
Nous alternons marche en forêt sur les différents sentiers et baignade pour nous rafraichir.
Au détour des sentiers, nous croisons quelques petits mammifères et iguanes étranges, mais en réalité la plupart des animaux, notamment les singes, sont malheureusement plus visibles à proximité des plages. Ils y sont attirés par les déchets et certains touristes qui, au grand damne des gardes du parc et malgré les affiches signifiant partout le danger pour les singes, continue à les nourrir...
Cela enlève un peu du charme à la rencontre avec ces animaux ; toutefois la vue de ces singes à tête blanche se déplaçant à toute allure dans les arbres reste étourdissante d'autant que, peu effarouchés par les humains, ils s'approchent à quelques pas seulement. Plus profondément dans la forêt, ce sont les cris des singes hurleurs qui résonnent...
Nous entamons ensuite une nouvelle marche jusqu'à un observatoire et, en chemin, restons absorbés plusieurs dizaines de minutes par une rencontre avec un paresseux. Bien actif, il évolue très lentement dans son arbre à quelques mètres au dessus de nous, étirant longuemment ses membres avant le moindre mouvement, s'assurant de chacun de ses appuis un peu comme s'il avait enclenché le mode ralenti.
On est hypnotisés par cet animal à l'aspect si étrange et doux, une des plus belles images natures du Costa-Rica !
Vers l'observatoire, nouvelle rencontre avec des singes à tête blanche, plus agréable car si nous les observons certes de plus loin, au moins ils possèdent encore leur instinct naturel et ne recherchent pas le contact des hommes. La vue sur la mer et les îles environnantes est sympa, sans plus.
Les plages sublimes, la température idéale de l'eau, la jungle, la nature, la marche, les animaux... Nous aurons vraiment passé une belle journée ici, dans ce parc qui, bien que moins sauvage que le Corcovado par exemple, reste un lieu naturel où la faune est bien présente. A ne pas rater !
Le lendemain, grasse matinée puis nous rejoignons San José (à 3h30 de bus) puis Alajuela, petite ville située à proximité de l'aéroport. Demain matin déjà nous quitterons le Costa Rica, un pays dont nous garderons une image contrastée.
De prime abord, le côté trés organisé, propre, un tourisme de masse, un peu "aséptisé" peut-être en certains endroits et les prix exhorbitants (par rapport aux autres pays d'Amérique Centrale) nous ont un peu déroutés après l'ambiance plus laxiste et "bordélique" qui règne dans les pays alentours. Puis d'autres merveilles ont su atténuer cette impression, la beauté farouche des volcans et la découverte de lieux encore sauvages et préservés, le parc Corcovado en tête. C'est cela certainement que nous en retiendrons, une faune bien présente (mais pas si abondante qu'on pourrait le penser, il faut vraiment la chercher) et magnifique qui réserve des moments rares, sous l'eau comme à la surface. Une belle découverte naturelle...