C'est à quatre heures du matin que nous quittons Antigua pour rejoindre le site de Copán au Honduras. Non, ce n'est pas que nous soyons devenus fous ou super matinaux, c'est simplement que nous n'avons pas eu le choix... Effectivement, les seuls minibus touristiques (on préfère pour les passages des frontières) qui rejoignent Copán partent à cette heure-là !!! Le réveil à trois heures est plus que difficile, d'autant que le chauffeur du minibus met la musique à fond, super...
Nous passons la frontière sans difficulté et arrivons à la ville de Copán Ruinas vers 10h du matin. Nouveau pays, nouvelle monnaie (les lempiras), nouvelle histoire et culture à découvrir, que nous abordons par la visite des ruines Mayas de Copán.
En effet, à un kilomètre de la ville se trouve le site archéologique de Copán, site qui abite des ruines Mayas assez excentrées des autres, mais remarquables. Le climat chaud et sec de la région a permis une conservation optimale, à l'inverse de Tikal par exemple, où l'humidité et la jungle ont détruit la majorité des inscriptions et sculptures. Le site est certes moins impressionnant mais les sculptures, stèles et hiéroglyphes sont bien plus beaux et stylisés.
Copán, inscrit au patrimoine de l'Humanité de l'Unesco, fut fondé par les Olmèques puis envahi par les Mayas qui y installèrent un véritable observatoire astronomique. Les astronomes de Copán furent ainsi les premiers à évaluer la durée d'un cycle lunaire (29, 53020 jours, chiffre très proche de l'estimation actuelle de 29,53059, et calculé sans l'aide d'aucun instrument optique !)
A l'entrée du site, nous rencontrons de nombreux perroquets multicolores, à priori apprivoisés, qui se reposent sur un arbre à cacao (dont les graines servaient de monnaie d'echange du temps des Mayas). Ces perroquets sont appelés "Guacamaya" et leur présence ici est chargée de sens puisqu'on les retrouve sculptés sur les murs de la cité. Plus loin, ce sont quelques écureuils, lézards et un gros rongeur aux oreilles rouges que nous croisons.
Puis nous découvrons les fameuses stèles de Copán, les plus belles du monde Maya. Efectivement, elles sont sublimes, finement et richement sculptées de tous côtés. Neuf stèles, chacune associée à un autel, se regroupent sur la Plaza Central, là où se rassemblaient les Mayas pour assister au culte des stèles, un hommage rendu aux rois et à leurs ancêtres réels ou mythiques.
Les stèles permettaient également de marquer le temps, une stèle étant construite tous les 20 ans (unité de base du calendrier Maya) en l'honneur de la période achevée. Le passage du temps et son décompte ont ainsi fascinés cette civilisation durant des siècles (d'où les recherches astronomiques, l'importance du calendrier...).
Ces stèles représentent les rois importants de l'époque (le roi Jaguar qui Fume et Dix-Huit Lapin notamment ) à travers les âges (la jeunesse et la vie d'un côté, la vieillesse et la mort de l'autre) ainsi que des animaux vénérés comme le jaguar, le crocodile symbole de fécondité ou la tortue dont les Mayas pensaient que la carapace représentait la forme de la terre.
Nous traversons le jeu de pelote, l'un des plus grands d'Amérique Centrale, jusqu'à arriver au sud de la place.
Là , nous découvrons l'escalier hiéroglyphique, immense escalier en piere adossé à une pyramide. Sur ses marches, à travers un texte de 2500 glyphes, a été écrite toute l'histoire de la dynastie des rois de Copán ! Les symboles datant de 743 ans ap. Jésus-Christ sont très bien conservés, un lieu superbe et chargé d'histoire !
Les autres édifices du site sont également remarquables, les sculptures finement élaborées, notamment sur la place occidentale.
Nous foulons les lieux, traversant la végétation et admirant les arbres gigantesques et leurs racines qui se mélangent à la pierre dans une savante harmonie, soulevant parfois des murs entiers et faisant tanguer les édifices.
Nous arrivons bientôt à l'extrémité sud du site. Là , dans une végétation exhubérante se trouvent disséminées les ruines d'un ancien quartier résidentiel, nommé allez savoir pourquoi site des Sépultures.
A côté de la place des Jaguars et du temple de la méditation se trouvent les entrées de nombreux tunnels souterrains. Il est possible de les visiter mais pour notre part, sachant qu'ils ne datent pas de l'époque Maya mais ont été construits pour faciliter les fouilles, nous nous contentons de la visite des ruines en elle-même (compter 2h).
Malgré la fatigue qui se fait sentir, nous ne regrettons pas de nous être arrêtés ici. Copán est certainement l'un des plus beau site Maya, non en terme d'atmosphère ou de jungle, mais par la qualité de conservation des sculptures et des stèles.
Ne restant que peu de temps au Honduas, nous avons choisi de concentrer notre séjour sur une découvete plus naturelle que culturelle du pays (bien conscients que nous n'aurons qu'une vision très incomplète du pays, mais il faut bien faire des choix !), ainsi nous décidons de rejoindre directement Tela, sur la côte Caraïbe.
Nous passons donc la fin de la journée dans les bus locaux (3h pour San Pedro Sula, ville malfamée et sale, puis 1h30 pour Tela). Ca se fait, mais la journée est vraiment éprouvante (levé 3h, arrivée 20h !!!) surtout vu les conditions de tansport. Les bus sont bondés, le chaufeur accoste tous les passants en cours de route en criant la destination, et quand c'est un village entier qui décide de monter, vous imaginez le peuple !
Les premières images du Honduras sont belles, le pays est verdoyant. Malheureusement, à l'image du Guatemala, il est également très sale et peu mis en valeur. Enfin, nous arrivons à Tela, ouf !